Expédition en plein safari. Ou presque ...
Un magasin fantastique qui attire tous les couples, jeunes et moins jeunes, et toute personne désirant refaire la déco de sa maison ou acheter un ou deux meubles à moindre prix. Je ne citerai pas d’enseigne, mais nous sommes tous fans de ce commerce venu tout droit d’un pays du nord.
Amour m’a expliqué pour m’amadouer : « tu sais, c’est les vacances, les gens s’en vont à cette période de l’année sans oublier qu’on est en semaine ! ».
Notez à cela que l’on souhaite m’offrir un bureau (afin que j’arrête de me tordre le dos sur la table du salon) et que j’en ai vu un modèle en solde et … Rose !!
Moi, tel un pauvre animal abandonné essayant d’accorder sa confiance à un Homme venant de le recueillir, je le suis jusqu’au temple du mobilier et de la décoration à bas prix.
Résultat sur place : du monde. Des gens. Une foule se marchant dessus pour circuler. Des individus se mettant à hurler pour parler à leur conjoint situé à l’autre bout du rayon et des hyperactifs vous bousculant afin d’arriver en caisse avant vous (c’est bien connu, les quelques mètres avant la ligne d’arrivé sont toujours les plus dangereux).
Quand j’ai vu autant d’agitation, j’ai vraiment failli faire demi-tour. Et là, le bureau rose ne me semblait pas si rose et si attractif que ça …
Amour m’a expliqué qu’il s’agit du seul magasin de cette enseigne dans la région. Pas le département non, la région ! Et en plus de ça, il a ouvert cette année donc le phénomène est encore au goût du jour.
Le pire dans tout ça, c’est que même si le concept est attirant, devoir traverser la totalité du magasin pour arriver en caisse et sans aucune issue de secours pour prendre la fuite c’est … Vraiment difficile ! Bon, vous allez me dire que « la fuite, c’est le mal », je sais, je sais … Mais en pratique, j’aimerai bien vous y voir !!
Bref, nous traversons donc le magasin, nous arrêtant de temps à autre dans un coin avec personne dans les 10m² (pas facile à trouver ce coin là, je vous l’accorde) afin que je puisse faire une pause.
Une pause de quoi ? Difficile à expliquer avec des mots. C’est une émotion que je connais depuis plusieurs années et que je ressens de manière continue dès que je mets le pied en dehors de chez moi. Je pense pouvoir décrire ça comme un effet d’étouffement cumulé à la peur et à la honte. En plus de ça, il faut ressentir la gêne que l’on peut avoir en se trouvant à poil et en place publique …
Donc voilà que je fais des pauses afin de faire diminuer ma jauge de stress.
Dans une situation de peur, mon psy m’a donné une chose à faire. Je dois évaluer ma trouille sur une échelle de 0 à -10 (0 pour le neutre et -10 pour la peur la plus terrible qu’il soit). Le fait de penser à cette note que je dois placer moi-même, j’ai tendance à paniquer un peu moins, ça aide déjà pas mal …
En suite, je dois rester dans une zone ou la peur ne dépasse pas les -1. Par exemple, le centre de l’allée centrale est à -6, mais une fois planqué derrière de grande armoire le stress est à -2, c’est déjà un progrès.
Une fois dans un lieu à -1, je dois attendre que le stress diminue. J’arrive rarement jusqu’à la demi heure d’attente, mais il parait que c’est un laps de temps assez fréquent.
Bref, après mes nombreuses pauses, j’ai finalement réussie à arriver jusqu’à la caisse du magasin !! Amour m’a ensuite proposé de faire une pause en s’achetant une glace (il faut toujours s’accorder une récompense après l’effort !).
Une fois rentrés, nous avons monté le bureau. Il est magnifique, tout beau, tout rose et je suis vraiment contente de l’avoir (même si je n’irai pas le chercher une deuxième fois …).
Le plus à plaindre dans l’histoire, c’est surtout Amour finalement … Pour lui, la journée n’était pas excessivement difficile et pénible, mais c’est lui qui va devoir supporter mon bureau rose pendant plusieurs longs mois !